Concept philosophique métaphysique qui désigne ce qui est dans l'intervalle.


« METAXU » est une invitation à explorer les espaces intermédiaires, à découvrir les moments de transcendance qui se cachent dans les détails de l’existence, à inclure le temps dans la matière. Le projet incite à une introspection sur la façon dont nous percevons et interprétons le monde, ouvrant un dialogue entre le visible et l’invisible, le matériel et le spirituel, la vie et la mort, le passage entre ces deux états. Au travers de ces instants figés, se révèle la présence de l’ineffable dans notre quotidien, ces moments fragiles et fugaces où l’ordinaire touche à l’extraordinaire.

La série explore l’équilibre subtil entre l’obscurité et les illuminations. Ces éléments, souvent opposés, coexistent dans une harmonie, établissant une tension visuelle et émotionnelle. Les contrastes marqués et les jeux de clair-obscur deviennent des métaphores de cette dualité, représentant les forces contraires qui voisinent dans la réalité et dans notre appréciation.

Les photographies, associées en diptyques et accompagnées de textes, créent des oxymores. Cette juxtaposition de facteurs qui cohabitent invite le spectateur à questionner sa propre perception du sacré et du profane, à réfléchir sur ses croyances et à envisager les frontières entre ce qui est visible et ce qui est ressenti, à questionner l’espace-temps, la vie, la mort.
« METAXU » propose ainsi une réfraction introspective sur la nature de la pensée, à observer les dimensions cachées de notre existence, à trouver la beauté dans les intervalles et à considérer la présence de l’ineffable dans le quotidien.

Le contexte de cette création :

En 2020, je perds connaissance, une fois, deux fois, puis le rythme s’accélère. La médecine ne voit rien. Débute une errance de plusieurs mois puis d’années. Peu à peu, je perds l’usage de la parole, je fais l’expérience d’un corps qui ne répond plus que d’un seul côté, hémiplégie gauche. Mes jours deviennent des nuits, je suis cloué, terrassé, je meurs dix fois par jour. La médecine avance, maladie orpheline provoquant de « faux » AVC. Comme des vrai, mais le cœur va bien. Les traitements me soulagent, espacent les phases de crises de dix par jour à trois par semaine. Les premiers temps je ne reprends pas pied, je me suis trop vu mourir. Et puis je redeviens l’enfant, celui inclus dans l’hyper présent où rien n’a d’importance, tout est relatif. En 2023, la partie est presque gagnée, je peux de nouveau bouger, je peux parfois sortir, j’ère en ville et je quête les images qui traduirons ce passage, les interrogations qui l’on accompagné, la traduction de l’entre-deux, la vie et la mort, l’espace-temps et ses contractions.
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Il est là le temps.
Celui qui court, celui qui compte.
Nous partirons tous.
Un peu de soi, beaucoup de rien, de l‘infini au vide, d‘un réel présumé à un oubli.
J’espère, grain de poussière, matière dissoute, un pied ailleurs, un envol.
Pris entre deux, je cherche le sens.
En transit, esprit de brume, je navigue fantomatique à l’aveugle.
Un pas de plus.
Je m’avance.
Dans ma nuit l’obscurité, passage sans horizon.
De quelle hauteur faut-il sauter pour ne pas se tromper ?
Traverser le vide, poser une main sur ma joue.
Esquisser un sourire.
Tout pardonner.
Recommencer.

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